Février
2007
Chers
amis,
Le 31 mars à Cheny, le
Comité fêtera ses 25 ans : c’est l’occasion de dresser un bilan des
acquis, des réalisations et des richesses partagés avec nos amis dogon.
Des premiers contacts entre
Anne Marie Gillet et Anagaly Ogobara Dolo, des
réunions organisées à Cheny dès
1982, des images reviennent, échanges
emprunts d’enthousiasme, de doute et d’interrogation.
Ces rencontres furent impulsées et marquées
par la volonté et l’esprit d’Anagaly et d’Anne Marie de répondre aux besoins
des populations de Sangha. Comment, en effet, donner de bons moyens, fournir des solutions justes, transformer les projets de développement
en réalisation concrète pour les populations dogons. Durant les premières
années, l’accent fut mis sur l’accès à l’eau potable et à l’éducation.
Paradoxalement, en fêtant
ces 25 ans d’existence, si une leçon est à tirer de ces années de collaboration entre la population dogon et notre
association, c’est bien celle de l’apprentissage de la notion de temps. En 25
ans, nous alignons les constructions : les
6 classes du premier cycle de Sangha, les 6 classes et le dispensaire de
Kamba, la construction des barrages de Tomolonou, Nakomo, Pelou, Tireli, la
construction du barrage rizicole à Bargo- ogol-Da, ainsi que le creusement de
nombreux puits. De même, le soutien aux classes du premier cycle par la
fourniture du matériel scolaire, la création d’une bibliothèque pour le premier
et le second cycle à Sangha, l’installation de la première pompe solaire à
Sangha entre 1985 et 1987. Parallèlement à ces actions, nous avons permis au
premier médecin dogon de s’installer au dispensaire de Sangha en prenant en charge son salaire
pendant sept ans et nous poursuivons l'aide médicale en envoyant des
médicaments et petit matériel. Pourtant au-delà de ces multiples matérialisations de notre coopération, nous
avons du assimiler que le temps est vécu bien différemment de part et d’autre
des frontières.
Le temps qui rythme des
rencontres, des planifications et des rendez-vous quelquefois manqués, des incompréhensions qui
prennent le temps d’être élucidées et une fois sur le terrain, le temps reprend
ses droits et nous devons l’accepter. « Il faut du temps au temps »….
Il faut savoir attendre et le comprendre
car l’enjeu n’est pas tant de répondre aux besoins en fonction de nos critères
mais bien de fournir des éléments de réponse spécifiques à la population
concernée. Il nous a fallu du temps pour assimiler les leçons, pour instaurer un
dialogue constructif. Qui ne se souvient de ces réunions au sein du comité où
nous nous rendions compte que définitivement il fallait intégrer d’autres
références, d’autres modes de communication pour parvenir à bâtir ensemble. 25
ans après avoir lancé cette aventure, nous savons que la qualité relationnelle instaurée avec nos amis dogon, est le plus bel apanage du
Comité.